(weslàs) lost in the forest. [terminé]

c'est devenu une habitude pour toi de venir te promener dans la forêt, emmitouflé dans un sweat trop grand pour toi, mais épais et qui suffit à protéger du froid. de laisser ton esprit vagabonder entre les arbres alors tu quittes le temps de quelques heures l'agitation de la petite ville. et même s'il ne s'agit que de quelques heures dans une longue journée, ça te fait un bien fou. alors tu viens de plus en plus souvent. tu regardes pas trop ou tu vas et t'es comme un gosse alors que tu écoutes les feuilles crisser sous tes pas. c'est sans doute ça, t'es encore un gamin. et pourtant, ça ne t'empêche pas de porter parfois des responsabilités trop lourdes. mais tu t'en fiches. cette vie, t'as choisi de la mener de cette façon. alors tu te plains pas trop. tu te contentes de vagabonder dans la forêt. le silence t'apaise. jusqu'au moment ou d'autres pas résonnent non loin des tiens. et tu t'aventures entre les arbres jusqu'à distinguer une silhouette. et tu te pinces les lèvres, tu penses reconnaître cette démarche. tu ne peux pas t'empêcher de rester silencieux et d'observer la silhouette qui se déplace parmi les arbres. puis la silhouette vacille un instant avant de tomber sur le sol. tu sors des fourrés avant de t'avancer vers l'homme. vous allez bien ? que tu demandes alors que tu passes une main dans tes cheveux.

Tu ne sais plus trop comment t'as atterris ici, dans cette forêt, t'es pas trop du genre à venir t'aventurer dans les bois, en général, sauf quand t'as plus de matière pour tes créations. Alors tu viens affronter la nature, ce silence angoissant, sensé être paisible, mais toi tu préfères le bruit, ça t'empêche d'entendre tes pensées, ça t'évite de réfléchir aussi. Mais ici t'as pas le choix, t'as rien d'autre à faire, à part observer, avancer à travers les bras immenses en bois, à la recherche de ce dont tu as besoin, mais tes pensées divaguent et tu avances sans réfléchir, tu laisses tes pas te guider. Tu songes à ta vie si tes parents n'avaient pas divorcés, est-ce qu'elle serait différente de maintenant ? est-ce que tes choix auraient été les mêmes ? Probablement pas, vous n'auriez même pas quittés wilmington. Tu ne saurais dire si tu regrettes d'être partis ou non. Tu finis par revenir à la réalité et tu te rends compte que tu ne sais absolument pas comment sortir de cette forêt. Tu soupires cherchant un repère mais tous les arbres se ressemblent, alors tu repars au hasard, de ta démarche boitillante, à cause de ton genou défaillant. Ce dernier commence à te lancer et tu presses le pas pour rentrer, t'as laissé tes cachets chez toi, bien-sûr. Tu accélères, sans regarder tes pas, tu cherches une éventuelle sortie lorsque ton pied dérape, ton genou lâche sous la pression et tu te sens tomber sans trouver de quoi te rattraper. « et merde ! » tu lâches un juron appuyant sur ton genou, venu frapper une pierre, accentuant la douleur. Tu tentes de te relever lorsque tu entends des pas froisser les feuilles puis une voix. Super il manquait plus que lui. Comme toujours tu reconnais sa voix. « vous allez bien ? » t'as envie de le frapper mais tu arriverais à rien avec ta position, tu parviens à te relever et à t'asseoir sur un tronc d'arbre près de toi. « à votre avis ? » t'as pas vraiment voulu être amer mais la douleur prend le dessus et tu n'arrives pas à refouler la colère en toi. Tu frottes tes mains égratignées, et inspecte les dégâts sur ton genou. À priori rien de grave mais tu as tout de même très mal et t'es pas sûr de pouvoir marcher pour le moment. Tu soupires de nouveau à l'idée que ce type soit sûrement ton meilleur espoir pour quitter cette forêt. Tu te retournes vers lui « vous n'auriez pas votre matériel sur vous par hasard ? » pour la première fois, tu esquisses un semblant de sourire vers lui, pas très franc mais tu essayes au moins.

la situation te semble bien étrange. et tu sais pas comment réagir. t'as l'impression d'être un ado et de pas réussir à réfléchir. et pourtant dieux sait que réfléchir, tu sais faire. à votre avis ? tu l'observes s'asseoir comme il le peut sur une souche. tu glisses tes mains dans les poches de ton haut et tu l'observes un court instant. vous n'auriez pas votre matériel sur vous par hasard ? tu hausses les épaules, esquissant un faible sourire. c'est un cliché de croire que les infirmiers se baladent toujours avec une trousse de secours sur eux. tu l'observes un instant, essayant de ne pas paraître troublé de te retrouver ainsi face à lui. mais je peux vous dire d'ici que cela ne me semble pas grave. autrement, votre genou aurait déjà doublé de volume, si ce n'est pire. t'as du mal à rester impassible. parce qu'y a cette tension que t'es capable de sentir, mais pas vraiment capable de mettre un mot exact dessus. c'est pas des plus désagréable en tout cas. tu te rapproches et tu viens t'asseoir à même le sol, face à l'autre homme. vous sembliez perdus. tu penches légèrement la tête sur le côté, alors que ton sourire s'élargit. pour être honnête, je ne vous imaginais pas comme le genre d'homme à se balader en forêt. insupportable gamin. mais toi, tu dis simplement ce qu'il te passe par la tête. tu réfléchis pas toujours à la conséquence de tes mots et ça te porte souvent préjudice. mais tu t'en fiches. de toute manière, t'as l'impression que tes relations avec cet homme ne seront jamais réellement positives. tu te pinces les lèvres un court instant. je pense qu'on a pas commencé de la meilleure façon. moi c'est tomàs. que tu te présentes en lui tendant la main et tu t'en fiches bien de voir s'il va te rendre ton geste ou non, au moins tu auras essayé.

« c'est un cliché de croire que les infirmiers se baladent toujours avec une trousse de secours sur eux. » tu détournes le regard, à vrai dire t'es pas très à l'aise avec cette situation des moins communes. Mais quelque part tu te sens rassuré, de ne pas être tout seul dans ces bois immenses. Tu sens son regard pesé sur toi et tu tentes de cacher ton malaise en reportant ton attention sur ton genou. « mais je peux vous dire d'ici que cela ne me semble pas grave. autrement, votre genou aurait déjà doublé de volume, si ce n'est pire. » on voit que ce n'est pas lui qui souffre. T'as envie de lui balancer une réplique cinglante mais une fois de plus te te retiens, ça t'étonne toi-même mais t'es trop crevé pour répondre. Tu le vois se rapprocher et s'installer face à toi, à même le sol. Tu le fixes un moment, intrigué. « vous sembliez perdus. » tu lâches un rire amer, troublé par sa franchise presque infantile, tu te rends compte que tu n'as jamais pris le temps de vraiment le regarder. Il te semble si jeune et inoffensif, tu te demandes même comment il peut être infirmier à son âge, tu ne sais même pas quel âge il a. son sourire te trouble encore plus et tu baisses les yeux, ignorant sa remarque. « pour être honnête, je ne vous imaginais pas comme le genre d'homme à se balader en forêt » tu passes une main dans tes cheveux pour dégager ton visage. « vous ne savez rien de moi.. » encore une fois tu laisses la colère prendre le dessus mais tu te reprends après une grimace de douleur, le moindre mouvement te fais souffrir. « en fait c'est la première fois que je viens, j'avais juste besoin de bois » bon tu ne vas tout de même pas raconter ta vie à ce gosse. Tu sors ton téléphone pour voir si le réseau est revenu mais le signal est toujours mort. « je pense qu'on a pas commencé de la meilleure façon. moi c'est tomàs. » tu relèves les yeux vers lui, comme si tu avais déjà oublié sa présence, décidément ce type n'est pas du genre à lâcher l'affaire. Tu observes sa main tendue quelques secondes avant de répondre sans rendre son geste, tu sais trop bien ce que ça te fais de le toucher. « moi c'est wes, mais vous devez le savoir, c'est écrit dans mon dossier » tu essayes une nouvelle fois de te lever en t'appuyant sur tes mains mais ta jambe refuse de coopérer, t'arrachant un nouveau cri de douleur.  

vous ne savez rien de moi.. tu te pinces les lèvres, t'as envie de répondre que tu sais plus de truc sur lui qu'il ne le pense, mais t'es conscient que ça pourrait vraiment paraître déplacer. en fait, c'est la première fois que je viens, j'avais juste besoin de bois. t'as aucune foutue idée de pourquoi il pourrait avoir besoin de bois, mais tu te retiens de poser la question, t'es même pas certain que ça t'intéresse, en réalité. et tu te pinces les lèvres quand il te répond, sans néanmoins répondre à ton geste. et tu te dis qu'au fond, c'est peut-être mieux parce que t'es pas certain de réussir à réprimer les frissons qui parcourent ta peau quand tu dois le toucher. moi c'est wes, mais vous devez le savoir, c'est écrit dans mon dossier. s'il fallait que je me fie à un dossier pour apprendre à connaître quelqu'un ... tu ris doucement, de ce rire que tu sais enfantin. il n'y a pas grand chose dans les dossiers médicaux, vous pouvez me croire. nom, prénom, âge ... et des trucs qui servent pas à grand chose une fois sorti de l'hôpital. tu te mords l'intérieur de la lèvre en le voyant souffrir à cause de son genou. t'as l'impression qu'un gouffre vous sépare et pourtant, tu sais pas pourquoi, ni comment, y'a cette envie d'y croire qui rampe sous ta peau. laissez-moi vous aider. vous ne sortirez jamais de cette forêt autrement. tu te rapproches de lui et lui tends à nouveau ta main, pour l'aider à se relever cette fois. et s'il décide de se débrouiller tout seul, sans doute que tu le laisseras faire, mais toi t'es comme ça et sans doute que c'est dans ta nature de vouloir aider les autres. c'est p'être pour ça que t'es devenu infirmier, en faite. mais hormis tout ça, wes t'as envie de l'aider et d'apprendre à le connaître. et tu sais qu'au fond, c'est pas la meilleure des choses pour toi, parce que toi, tu tombes amoureux trop vite et par forcements des meilleures personnes. tu secoues doucement la tête, laisses quelques mèches de cheveux tomber devant ton visage.

 s'il fallait que je me fie à un dossier pour apprendre à connaître quelqu'un … tu te surprends à apprécier son rire innocent, et pendant l'espace de quelques secondes tu le regardes vraiment, oublies où tu es, tu en oublies même la douleur, tu ne vois que lui et sa douceur naturelle. Tu sens qu'il est franc avec toi et tu ne comprends pas pourquoi.  il n'y a pas grand chose dans les dossiers médicaux, vous pouvez me croire. nom, prénom, âge ... et des trucs qui servent pas à grand chose une fois sorti de l'hôpital. Sa voix te ramène à la réalité, la douleur revient mais ce n'est plus elle qui te préoccupe à présent. Mais plus sa première réponse, apprendre à connaître quelqu'un. Tu te mets à penser, à te demander pourquoi il voudrait apprendre à te connaître, toi, le type handicapé et aigri. Et surtout pour quelles raisons toi t'as envie d'en savoir plus sur lui, t'as plus envie de quitter cette forêt, de retourner à la ville, au bruit, à ta vie sans saveur. laissez-moi vous aider. vous ne sortirez jamais de cette forêt autrement. Tu ne l'as pas vu se rapprocher de toi et sa proximité te met une nouvelle fois mal à l'aise, mais cette fois, tu ne refuses pas son aide, tu ne réfléchis pas tellement, tu laisses plutôt ton instinct faire, tu saisis sa main comme attiré par celle-ci et le contact est électrique, la chaleur revient, mais cette fois, tu l'accueilles avec bienveillance, comme une amie, tu l'attendais presque. Tu te relèves avec son aide et tente te trouver un appuis mais seul t'es pas certain d'y parvenir. ta main brûle dans la sienne et tu finis par la lâcher parce que tu aimes trop ça et que c'est pas normal. merci. tu marmonnes comme si les mots t'étaient arrachés de la gorge. Tu cherches à te maintenir en équilibre, refoulant la douleur, t'as connu pire. ok comment on sort de cette foutue forêt, monsieur l'infirmier ?   

sa main dans la tienne alors que tu l'aides à se relever. t'essayes de pas te laisser distraire par cette chaleur qui se dégage de sa paume. quand il lâche ta main, t'as l'impression qu'une vague de froid te frappe de pleins fouets et tu tires sur la manche de ton pull. merci. tu l'observes un instant alors qu'il cherche son équilibre qui est incertain, à cause de son genou. tu laisses un très léger sourire se dessiner sur le coin de tes lèvres alors que ton regard reste encore quelques instants bloqué sur wes. ok comment on sort de cette foutue forêt, monsieur l'infirmier ? tu lèves les yeux au ciel, comprenant qu'il est sérieux et qu'il compte bien se débrouiller tout seul. tu te rapproches de lui une nouvelle fois. en étant capable de marcher, pour commencer. et il ne faut pas être infirmier pour se rendre compte que vous tenez à peine debout. accepter l'aide n'est pas une faiblesse, vous savez. parce que son comportement commence légèrement à te taper sur les nerfs et qu'il vaut mieux que tu t'énerves ici plutôt qu'à l'hôpital. je ne suis pas en sucre, je peux vous aidez à marcher. à moins que vous ne vous pensiez plus fort que tout, ce qui serait légèrement déplacé au vue de la situation. dans laquelle vous vous retrouvez. que tu lâches presque froidement. t'as aucun compte à rendre dans cette forêt. aucun compte à rendre à personne, et surtout pas à cet homme.

en étant capable de marcher, pour commencer. et il ne faut pas être infirmier pour se rendre compte que vous tenez à peine debout. accepter l'aide n'est pas une faiblesse, vous savez. Tu sens pleinement l’agacement dans sa voix et tu t'en fiches, tu veux juste rentrer chez toi, finalement t'as plus envie de rester, tu perds trop le contrôle et tu n'aimes pas ça du tout. je ne suis pas en sucre, je peux vous aidez à marcher. à moins que vous ne vous pensiez plus fort que tout, ce qui serait légèrement déplacé au vue de la situation. dans laquelle vous vous retrouvez. Tu le fixes un moment hésitant à le frapper maintenant que tu es debout, mais tu ne fais rien, user de tes points n'arrangerait pas les choses. Montrez-moi ce putain de chemin et foutez moi la paix, je n'ai pas besoin de votre aide, la douleur je la gère, je l'ai fais jusqu'ici... sans vous. Tu te sens vaciller mais tu ne tombes pas. Et merde, j'ai pas besoin de vous. Tu avances, essayant de ne pas trop appuyer sur ta jambe blessée, tu fais deux pas avant de retomber, en rageant, tu te relèves et t'adosses à un arbre pour reprendre ton souffle. Tu as clairement besoin de son aide, mais tu refuses simplement, tu ne veux pas être dépendant de quelqu'un, encore moins de tomàs. Tu sens la colère monter en toi, contre lui, mais surtout contre toi, contre ce foutu genou, cet accident... tu ravales tes larmes, pas le moment de craquer. Pas maintenant, pas devant lui.   

tu vois bien que wes ravale sa colère et tu te retiens de croiser tes bras sur ton torse, tu retiens un soupir. montrez-moi ce putain de chemin et foutez moi la paix, je n'ai pas besoin de votre aide, la douleur, je la gère, je l'ai fais jusqu'ici... sans vous. et merde, j'ai pas besoin de vous. tu l'observes alors qu'il tente d'avancer, mais retombe bien rapidement sur le sol. tu glisses tes mains dans les poches arrières de ton jean alors que tu l'observes s'adosser contre un arbre. tu restes silencieux un court instant. c'est bon t'as finis ta crise ? tu viens croiser tes bras sur ton torse alors que tu t'avances vers wes. j'en ai croisé des gens bornés. tu peux me croire. mais des cons comme toi, on m'avait encore jamais fait. tu te pinces les lèvres. tu devrais pas laisser la colère prendre le dessus. mais c'est plus fort que toi sur le coup-là. c'est quoi ton problème exactement ? tu comptes rester comme ça toute ta vie ? tu comptes avoir mal toute ta vie ? te trainer comme si t'avais un poids accroché au corps ? c'est pas comme ça que ça ira mieux. et c'est pas en t'aveuglant et en refusant l'aide qu'on te propose que ça ira mieux. ça ira jamais mieux comme ça. t'es étrangement calme. seul ta voix froide et sèche prouve ton agacement tout particulier. y'a plein de gens qui veulent t'aider à aller mieux. moi le premier. et toi, tu fais quoi ? tu chouines, tu t'apitoies sur ton sort, comme un gosse qu'on a privé de sortie parce qu'il a fait une connerie. putain, j'ai un adulte ou un gamin en face de moi ?! que tu finis par t'énerver réellement. et alors tu passes simplement devant lui, te dirigeant avec facilité dans la forêt. tu t'arrêtes quelques mètres plus loin avant de te retourner vers wes. maintenant soit t'acceptes de l'aide, soit tu continue de faire ton fier et j'me casse. je connais la forêt, j'ai pas besoin de guide.

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c'est bon t'as finis ta crise ? Tu ne l'as pas entendu s'approcher et sa voix froide mais calme, si proche te fais frissonner. Tu lèves les yeux vers lui et plante ton regard dans le sien. Tu ne comprends pas trop sa réaction. j'en ai croisé des gens bornés. tu peux me croire. mais des cons comme toi, on m'avait encore jamais fait. Il t'insulte mais tu ne relèves pas, tu gardes cette colère en toi, tu bouillonnes mais reste muet. c'est quoi ton problème exactement ? tu comptes rester comme ça toute ta vie ? tu comptes avoir mal toute ta vie ? te trainer comme si t'avais un poids accroché au corps ? c'est pas comme ça que ça ira mieux. et c'est pas en t'aveuglant et en refusant l'aide qu'on te propose que ça ira mieux. ça ira jamais mieux comme ça. Tu le fixes toujours, adossé sur l'arbre pour te maintenir debout. Tu te sens pris au piège, tel un animal perdu. Tu laisses ses mots couler en toi comme une eau brûlante, ses paroles sont justes et c'est bien ce qui t'énerve. y'a plein de gens qui veulent t'aider à aller mieux. moi le premier. et toi, tu fais quoi ? tu chouines, tu t'apitoies sur ton sort, comme un gosse qu'on a privé de sortie parce qu'il a fait une connerie. putain, j'ai un adulte ou un gamin en face de moi ?!  Tu remarques seulement qu'il te tutoie mais une fois de plus tu ne relèves pas, après tout il est bien plus jeune que toi mais t'es pas un vieux non plus. Tu oublies ta douleur, la rage montée en toi tel un feu ravageur te consume doucement. Tu le regardes s'éloigner et la peur monte en toi à une vitesse folle, tu ne veux pas qu'il parte, pas maintenant, pas comme ça. Mais il s'arrête et se tourne vers toi. maintenant soit t'acceptes de l'aide, soit tu continue de faire ton fier et j'me casse. je connais la forêt, j'ai pas besoin de guide. T'as plus le choix, mais la colère continue à prendre le dessus. Bordel c'est qui ce gosse ! Pourquoi t'arrive pas à le rejeter comme les autres. Pourquoi tu veux m'aider ? Je t'ai rien demandé, bordel ! Ni à toi ni à personne ! J'ai mérité ce qu'il m'arrive, je le sais bien, j'ai merdé, je le paie, point. je n'ai pas besoin de ton aide ni de tes sermons à deux balles, trouves-toi un autre chien égaré et fous-moi la paix! Tu te laisses tomber au pied de l'arbre, ton genou ne supportant plus ton poids, et la douleur accentue ta rage. Laisses moi crever ici, je devrais pas être là de toute façon... t'as pas envie de sa pitié ou quoique ce soit mais la douleur n'est plus physique, l'absence de jay te pèse, ta famille te manque, votre ancienne complicité, vos rires, t'es plus leur grand frère désormais, t'es plus que l'ombre de l'aîné bethell.  

tu sais pas pourquoi tu réagis comme ça. tu sais pas pourquoi tu t'énerves pour un mec que tu connais à peine et qui t'exaspère plus qu'autre chose. mais c'est plus fort que toi. tes sentiments t'as jamais réussis à les contrôler, que ce soit la colère, la tristesse ou la joie. ça se déchaîne constamment dans ton esprit et les psychologues que t'as pu voir quand t'étais plus jeune, ils disent que c'est parce que t'es précoces. t'en sais trop rien toi, de toute manière t'as jamais demandé à être comme ça. pourquoi tu veux m'aider ? je t'ai rien demandé, bordel ! ni à toi ni à personne ! j'ai mérité ce qu'il m'arrive, je le sais bien, j'ai merdé, je le paie, point. je n'ai pas besoin de ton aide ni de tes sermons à deux balles, trouve-toi un autre chien égaré et fous-moi la paix ! putain mais tu crois que t'es le seul à merder dans la vie ?! tu crois que t'es le seul pour qui c'est compliqué parfois ?! y'a des gens qui peuvent plus marcher du tout, tu devrais t'estimer heureux de pouvoir le faire encore ! t'es pas un cas isolé, je te ferrais dire ! y'a pas que pour toi que la vie est une chienne ! t'as terminé par hurler et tu reprends lentement ton souffle, alors que le silence retombe dans la foret. lourd et pesant. tu l'observes tomber sur le sol. laisses moi crever ici, je devrais pas être là de toute façon... tu retiens un léger soupir, avant de reprendre la parole. faut pas croire qu'à cause de ma jeunesse, je connais rien à la vie. j'ai beau avoir vingt-deux ans, la douleur, je connais, aussi bien physique que mentale. le rejet, je connais aussi. la honte, elle a fait partie de moi pendant des années. alors peut-être que c'est pas comparable, mais t'es pas le seul à souffrir. tu secoues la tête de gauche à droite, passant une main dans tes cheveux. tu sais pas quoi faire. t'as l'habitude de gérer les enfants apeurés, mais les adultes, c'est différents. c'est tellement différents'a.

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putain mais tu crois que t'es le seul à merder dans la vie ?! tu crois que t'es le seul pour qui c'est compliqué parfois ?! y'a des gens qui peuvent plus marcher du tout, tu devrais t'estimer heureux de pouvoir le faire encore ! t'es pas un cas isolé, je te ferrais dire ! y'a pas que pour toi que la vie est une chienne ! Tu laisses ton visage reposer sur l'écorce et allonges tes jambes, pour atténuer la douleur. Laisses moi crever ici, je devrais pas être là de toute façon... tu fermes de nouveau les yeux, t'es fatigué, t'es à bout de force, avec un peu de chance, noa ou rachel finiront par s’inquiéter de pas te voir revenir et viendront te chercher. faut pas croire qu'à cause de ma jeunesse, je connais rien à la vie. j'ai beau avoir vingt-deux ans, la douleur, je connais, aussi bien physique que mentale. le rejet, je connais aussi. la honte, elle a fait partie de moi pendant des années. alors peut-être que c'est pas comparable, mais t'es pas le seul à souffrir. Tu soupires, tu le pensais partis mais il est toujours là et une part de toi est rassurée, soulagée. Sa voix est froide mais elle est rassurante, il ne t'a pas abandonné comme les autres. T'as tué personne toi... tu ne voulais pas dire ça, mais les mots sont sortis tous seuls, comme une confession, mais tu reprends aussitôt comme pour ne pas prendre ce chemin glissant, ce sujet brûlant. Tu parviens à te remettre debout avec difficulté et tu t'approches de lui, tu oublies la douleur, le sang sur ta peau, le tremblement de tes jambes et dans le corps même, tu ne penses plus à rien, tu t'arrêtes à sa hauteur, ton visage si proche du sien que tu sens son souffle chaud, tu vois clairement le vert brillant de ses yeux. Tu crois que j'en ai quelque chose à foutre de ta vie peut-être ? T'as souffert dans ta vie, ok je suis désolé pour toi, mais ça te donne pas le droit de juger les autres, ni même de te comparer à eux, encore une fois si tu veux jouer les bons samaritains, trouves toi une autre victime ! Ta respiration est si forte que tu sens ton cœur prêt à exploser dans ta poitrine, ton regard quitte ses yeux un instant pour se poser sur ses lèvres, sa peau, tu le découvres pour la première fois et pendant une fraction de seconde ta colère s'envole mais ton sang cogne contre tes tempes. Tu recules légèrement et te rattrape de nouveau à un arbre tout près de vous. Tu veux juste quitter cette foutue forêt, pourquoi est-ce si dur ?  

t'as tué personne toi... cette fois, tu ne réponds pas. parce que tu as eu vent de l'accident dont il a été victime - ce genre de trucs marqués dans un dossier médical - et que tu sais que son camarade a pas eu la chance de s'en sortir. tu te pinces les lèvres, alors que tu l'observes se relever et s'approcher de toi. et pendant un court instant t'es persuadé qu'il va te frapper. tu croises l'océan dans son regard et t'es certain que tu pourrais t'y perdre et t'y noyer. tu crois que j'en ai quelque chose à foutre de ta vie peut-être ? t'as souffert dans ta vie, ok je suis désolé pour toi, mais ça te donne pas le droit de juger les autres, ni même de te comparer à eux, encore une fois si tu veux jouer les bons samaritains, trouves-toi une autre victime ! tu te pinces de nouveau les lèvres alors que son regard quitte le tient et soudainement, tu te sens scruté par ses yeux bleus. t'as le réflexe de vouloir lui tendre la main quand il vacille, mais tu l'observes simplement se rattraper à un arbre. crois-moi que si j'étais en train de te juger, je serais déjà loin et toi, tu serais toujours par terre. que tu souffles alors que tu fais un pas vers lui, ton regard qui se plante de nouveau dans le sien - tu pourrais t'étonner d'être à peine plus grand que lui, après tout, on t'as déjà fait remarquer à de nombreuses reprises que t'étais pas très grand - alors que tu reprends la parole. et si tu te considères comme une victime, c'est pas mon problème. j'essaye pas de jouer au bon samaritain, j'essaye juste de te faire comprendre que putain, t'es pas tous seul, malgré tout ce que tu penses. tu fermes les yeux et baisses légèrement la tête, alors que tu te retournes finalement, laissant cette distance s'installer de nouveau. mais je pourrais parler à un mur que ça aurait le même effet. que tu termines par souffler doucement. t'es même pas certain qu'il t'ai entendu, en réalité.

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crois-moi que si j'étais en train de te juger, je serais déjà loin et toi, tu serais toujours par terre. Tu le sens s'approcher mais tu ne bronches pas, tu ne sais même pas pourquoi tu te prends à lui, pourquoi tu l'agresses sans cesse. et si tu te considères comme une victime, c'est pas mon problème. j'essaye pas de jouer au bon samaritain, j'essaye juste de te faire comprendre que putain, t'es pas tous seul, malgré tout ce que tu penses. Il s'éloigne alors, sa voix est moins froide mais toujours las, tu soupires, lassé de toi-même, de ton attitude. Peut-être que justement j'aimerais être seul... tes propres paroles ne te semble fausses et tu les sais absurdes. mais je pourrais parler à un mur que ça aurait le même effet. Ses mots sont dit dans un souffle comme si il parlait plus à lui-même. Tu sens qu'il abandonne cette fois, comme à chaque fois, tu repousses les gens et ils se lassent de toi, de tes plaintes, de ton comportement, mais personne n'avait autant insister que tomàs, et pour la première fois t'as pas envie qu'il parte, qu'il t'abandonne, tu veux cette chaleur, cette sensation qui parcours ton corps dès qu'il te touche, qu'il est près de toi, t'as envie de le savoir avec toi, dans cette forêt, là où personne d'autre n'est, juste toi et lui. Tu ne cherches plus à comprendre cette émotion, t'as pas envie de te poser de question, t'as plus la force, juste pour aujourd'hui tu laisses tomber le masque, juste pour quelques minutes. Ta main quitte l'arbre qui te servait d'appuis et tu t'approches de lui, attrapant son col avec ferveur, comme pour te rattraper mais tu colles juste tes lèvres contre les siennes, et tu laisses couler toute ta colère, ta rage, ta douleur, tu lâches tout dans ce baiser. Ça ne dure pas longtemps, juste quelques secondes qui te paraisse une éternité et pourtant quand tu quittes ses lèvres, les tiennes brûlent comme si elles en voulaient plus mais tu te le repousses doucement, sans agressivité mais choqué par ton propre geste, tu le fixes un moment troublé, essayant de comprendre ton acte. Tu lâches son col et recule légèrement, avant de poser ta main sur son bras, pour en faire un appuis, puis tu lances sur un ton qui se veut décontracté. Si ta proposition tient toujours, j'aimerais bien rentrer chez moi... s'il te plait.  

peut-être que justement j'aimerais être seul... tu soupires, secouant la tête, marmonnant quelques paroles plus pour toi-même qu'autre chose. mais tu t'en fiches bien qu'il t'entende ou pas. qu'il relève ta remarque ou non. tu l'observes toujours, tu t'apprêtes à faire demi-tour, à laisser tomber pour de vrai. à partir, simplement. mais y'a quelque chose qui te retient, quelque chose qui t'empêches de tourner les talons et de disparaître entre les arbres. et tu sais pas vraiment si t'as bien fait d'attendre, mais tu réagis à peine quand ses mains empoignent ton col et qu'il pose avec rage et colère ses lèvres sur les tiennes. ses dents écorchent tes lèvres alors que tes mains se posent sur son torse, à deux doigts de le repousser. mais t'en es incapable, alors tu réponds simplement à se baiser, alors qu'un soupir de plaisir passe tes lèvres, que quelque chose s'enflamme dans ton corps. tu fermes les yeux un court instant, alors qu'il s'éloigne de toi. tu te pinces les lèvres, un léger goût métallique au bout de la langue. ton pouce vient essuyer le coin de tes lèvres. il t'a presque mordu le con. mais ça te gêne pas plus que ça, au fond. il prend appui contre ton bras et ça te ramène à la réalité, ta peau qui brûle au contact de la sienne, mais si plusieurs couche de vêtement sépare réellement ta peau de sa paume. tu secoues la tête, incapable de dire ou de faire quoi que ce soit, encore troublé par ce baiser. tu peux distinguer l'air perdu de wes et tu esquisses un sourire. si ta proposition tient toujours, j'aimerais bien rentrer chez moi... s'il te plait. tu ris devant son air qui se veut décontracter. calme t'as juste embrassé un mec, c'pas la fin du monde. t'as pas déconcerté par le fait d'avoir embrassé un homme toi, t'es juste déconcerté par le fait que ce soit lui qui t'ai embrassé. tu jettes un regard autour de vous. avant de désigner une direction. par là. que tu indiques avant de le laisser marcher à son rythme, le soutenant au besoin.

I close my eyes and turn to stone

calme t'as juste embrassé un mec, c'pas la fin du monde. Calme ? Comment tu pouvais l'être au juste ? Le problème est bien là, t'as embrassé un mec, t'as embrassé tomàs, ce type qui t'agace. Mais ce n'était qu'un moment de faiblesse pour toi, t'étais perdu, t'avais besoin de cette chaleur qui t'envahis dès qu'il est près de toi, qu'il te touche, t'avais envie de te sentir vivant, t'as craqué, t'as perdu le contrôle. Tu ne comprends pas ton geste mais bizarrement tu ne le regrettes pas, enfin pas encore. Par là. Tu lèves les yeux vers l'endroit qu'il t'indique et avances doucement t'appuyant sur lui, tu marches lentement et te laisses guidé par tomàs. Tu  le scrutes parfois du coin de l'oeil, guettant une quelconque réaction de sa part, mais il semble serein, comme si rien ne s'était passé quelques minutes plus tôt. Pourtant il ne t'a pas repoussé, il t'a même rendu ton baiser, ça t'inquiète. Mais intérieurement ça te rassure qu'il ne dise rien, il aurait pu t'en vouloir, te frapper même et te laisser là, mais encore une fois il est resté et au final il t'aide à quitter cette forêt. T'as un pincement au cœur en repensant aux choses que tu lui as dites, à la façon dont tu l'as traité, mais tu gardes tout pour toi, tu remets ton masque et tu le remercies juste lorsqu'il te dépose chez toi. Et tu le laisses repartir sans un regard en arrière, tu veux juste oublier cette foutue journée.