[let's hurt tonight] / libre.

Tu arpentes les rues de Lakewood avec difficulté. Ca ne t'arrive pas souvent, mais aujourd'hui, ta jambe te fait souffrir. Tu t'aides comme tu peux de ta canne, cette chère compagne qui te suit depuis quelques mois. Tu t'arrêtes, pousses un soupire. Tu reprends ensuite ta route vers le saloon, ce bar que tu fréquentes autant que le temps que tu passes au ranch. Il n'est pourtant que dix-neuf heures. Il fait calme. Mais ça ne te déplaît pas. Tu prends places sur ton tabouret. A vrai dire ce n'est pas le tien, mais depuis que tu es arrivé ici, tu as pris possession que ce haut tabouret face au bar. Ni trop loin de l'entrée, ni trop au fond. Car quand il y a du monde, tu sais à quel point il est difficile de te frayer un chemin vers la sortie. Tu déposes ta canne à tes côtés, t'appuyant ensuite sur le bar. - Une bière, s'il te plaît.

Le réveil que j'ai programmé dans mon téléphone retentit dans l'écurie. J'entends Bonfire hennir au loin. Ce cheval n'aime pas tellement tout ce qui est technologie. Une sonnerie de téléphone a toujours le don de l'agacer. Je m'empresse donc de stopper l'alarme avant qu'il ne s'agace un peu trop. J'envoie un texto à Katarina pour lui rappeler que j'ai rendez-vous avec un journaliste qui propose de faire notre promotion dans la gazette de la ville. Pourquoi pas. Après tout, il doit sûrement rester des habitants qui ne sont pas encore venus à une de nos représentations. Je monte dans mon pick-up pour me mettre au volant et je conduis jusqu'au centre-ville. Le type m'a donné rendez-vous au Saloon. Assez bizarre comme lieu de rencontre mais soit. Après tout, j'avais prévenu tout le monde d'où j'allais. Je me gare devant le bar car, par chance, une place venait de se libérer devant moi. J'entre dans le bar. Un mélange d'odeur de cendres refroidies et de whisky emplit la pièce. Je ne me sens pas très à l'aise. J'approche du comptoir pour demander un martini dry. Je tourne la tête et aperçois une tête familière. Scott. Je m'approche donc vers lui. Tiens, Scott, je suis surprise de te rencontrer ici si tôt. Comment vas-tu ? Je le gratifie d'un sourire chaleureux. C'est un bon ami de la famille.

Tu attends sagement ta bière, regardant de temps à autre la porte s'ouvrir, espérant apercevoir le visage familier de quelqu'un. Quoi que de toute façon, tu connais peu de monde ici. Des nouvelles personnes ne cessent de venir à Lakewood. Lui apportant diversité et population. Tu te plais ici. C'est différent. Différent de Milwaukee. Différent de l'Irak. Le barman te tend ta bière. Tu le remercies. D'un geste fatigué, tu portes la boisson à ta bouche et bois quelques gorgées. Ca te fait du bien. Tu fermes les yeux afin de mieux savourer ce breuvage. La porte s'ouvre une nouvelle fois. Cette fois, tu souris. Tu la connais. Peu, mais tout de même. Cecily s'avance à ta hauteur. Elle semble ne pas t'avoir vu. Jusqu'à ce qu'elle tourna la tête vers toi après sa commande. Si tôt ? Il est tout de même dix-neuf heures. Tu hausses les sourcils. En fin de compte, peut-être que oui, il est tôt. Ca pourrait aller. Et toi ? Que fais-tu ici ? Tu l'invites à prendre place à tes côtés en lui montrant le tabouret des yeux. Après tout, un peu de compagnie ne te ferait pas de mal.

Si tôt ? Il est tout de même dix-neuf heures. En effet, je m'étais probablement mal exprimée. Je trouvais qu'il était tôt car il était bien rare que j'ai fini mes tâches au ranch à 19 heures. Aujourd'hui était l'exception à la règle. Par chance, je n'avais âs eu trop d'urgence. Cela m'avait donc permis de m'accorder une petite soirée tranquille, rien que pour moi. Habituellement, nous sommes trop occupés avec m'entretien de nos ranchs respectifs pour venir au Saloon si tôt. c'était ça que je voulais dire. Je le gratifie d'un large sourire comme pour me faire pardonner. Suivant son regard, je comprends qu'il m'invite à m'installer à ses côtés. Je ne me fais pas prier. Je ne savais pas trop pourquoi mais j'avais terriblement mal aux pieds. Et c'est pas comme si un masseur de pieds se trouvait facilement. Le serveur apportant la bière de Scott, j'en profitais pour commander un Cuba Libre. Ca pourrait aller. Et toi ? Que fais-tu ici ? Ca va plutôt bien, oui. Un peu fatigué avec l'entretien du ranch, mais c'est la période calme en ce moment... Je dois rencontrer un journaliste. Il nous propose de faire un papier sur le ranch. Une sorte de publicité.