/you kidding me. (n&k)

Je ne supporte pas les histoires de famille, c'est pour ça que je ne reste jamais longtemps en froid avec l'un d'eux. Mais il y a une exception à la règle ; Naomi. Je n'avais jamais voulu de ses nouvelles, pour preuve je l'avais supprimé des réseaux sociaux. Les photos de nous deux, elles étaient enfouies dans des cartons. Ce n'est pas que je la déteste, mais j'ai cette énorme rancœur au fond de moi. Je ne voulais ni la voir, ni lui parler, car je savais que j'allais sembler méchante, désagréable. Je ne suis pas comme ça, après tout Je suis Kat, cette fille souriante, drôle, qui a le coeur sur le main, prêt à tout offrir à son prochain. Ma mère m'a appris à être comme ça, elle m'a souvent répété de ne pas être aussi froide avec ma petit soeur, mais je n'arrive pas à exaucer cette volonté de ma mère.
Je m'étais réveillée en sursaut ce matin, j'avais entendu un bruit dehors, mais c'était sans doute l'une de mes soeurs ou mon frère qui avait fait tomber quelque chose. Habillée, coiffée, maquillée, je me décidais à prendre mon petit-déjeuner en ville et apprécier à papoter avec les autres habitants de tout et de rien. [...] Arrivée en ville, j'entrais au cake'n'bake, humectant la bonne odeur des pâtisseries. Je me commandais un énorme chocolat chaud, ainsi qu'un muffin aux abricots et miel. Il y avait cette petite table au fond où je pouvais m'installer, je commençais à déguster mon muffin, lorsque je faillis m'étouffer en remarquant cette tête connue que je n'aurais pas eu envie de voir ce matin.  

Le week-end était enfin arrivé et Naomi profitait de sa journée de congé pour se reposer. Il devait être près de midi lorsqu’elle ouvrit les yeux pour la première fois. Un bâillement et quelques étirements paresseux plus tard, elle sortit de son lit et se dirigea directement vers la salle de bains. Une fois douchée, habillée et maquillée, la jolie blonde quitta son appartement et marcha jusqu’en ville.

Ses parents étaient décédés depuis maintenant deux mois et elle n’arrivait toujours pas à y croire. La douleur était encore très présente, d’autant plus qu’elle n’avait pas eu encore le courage de contacter un seul membre de sa famille. Kat, Cecily, Emma et Skylar n’avaient en effet aucune idée que la jeune femme était en ville. Naomi avait assisté incognito aux funérailles avant de prendre la poudre d’escampette. Elle n’avait pas voulu créer de scène ni confronter qui que ce soit en cette triste journée. Or, sa famille ne se doutant de rien, l’avait sans doute mal pris. Elle ne savait décidément pas comment se faire aimer de sa famille !

La journaliste jeta un rapide coup d’œil aux boutiques qui l'entouraient avant de s’arrêter à la pâtisserie. Elle ouvrit la porte, fit sonner une petite clochette et se mit en ligne. Un muffin aux baies et un cappuccino dans les mains, elle alla s’asseoir à une table près d’une fenêtre. La demoiselle retira son écharpe et reconnut sa sœur aînée du coin de l’œil. « Merde ! », murmura-t-elle en ne sachant que faire. Devait-elle aller la voir ? Ou l’ignorer ? Peut-être qu’elle ne l’avait pas vue… Naomi tourna la tête et Kat croisa son regard. « Eh… euh… Salut, Kat… ! Tu vas bien ? C’est joli ici, hein ? Tu trouves pas ? C’est mignon... J’aime bien ! », dit-elle avec un sourire incertain. Anxieuse de la réaction de sa sœur aînée, la blonde joua avec la bague que sa mère lui avait léguée.

Ce muffin est tellement bon, je croque dedans avec joie. Accompagné de mon chocolat chaud, il est encore plus divin. Mais cette petite harmonie allait soudainement s'envoler. J'allais faire face à ce vieux fantôme du passé. Son visage me fit lever les yeux au ciel. Mon morceau de muffin passa de travers. Ma colère commençait à remonter dans mon petit corps.
- Eh… euh… Salut, Kat… ! Tu vas bien ? C’est joli ici, hein ? Tu trouves pas ? C’est mignon... J’aime bien !
Je laisse un petit rire ironique sortir de ma bouche, je jette sur la table brusquement la serviette blanche que je tenais dans les mains. Sans doute, que mon beau regard angélique vira au noir. Je l'observe, un peu trop, mais je voudrais sans doute laisser ma main s'écraser contre son visage. Mais j'entends la voix de ma mère me dire : la violence ne résout rien chérie et puis c'est ta soeur tout de même.
- C'était beau, j'appréciais la vision du paysage idyllique, de la beauté de la nature. Mais voilà que tu as osé te ramener ici. Désolée, je crois que l'envie de vomir monte en moi.  
Je me levais de ma chaise, soupirant un bon coup. Puis je lui attrape lui de ses mains, mes yeux s'étaient arrêtés quelques secondes sur cette sublime bague, qui était passée de mère en fille dans la famille. J'étais la première, je me devais de l'avoir et c'était elle... Naomi qui l'avait.
- Pourquoi tu as cette foutue bague ? C'est une honte ! [...] Tu n'as jamais aidé nos parents, tu nous as laissé pour tenter d'avoir une stupide vie colorée de paillettes et de buildings. Je m'arrête un instant, je suis en train de bouillir, je me retiens de ne pas exploser. De toute manière, tu n'es plus une Black, tu n'es plus ma soeur depuis bien longtemps. Je n'ai que de la rancoeur contre toi. Ne t'avise même pas de mettre un pied au ranch.