maybe we're perfect strangers (derek)

Assise sur une botte de paille dans l'écurie principale, Noa prenait minutieusement des notes dans son petit carnet. Cela lui permettait de voir où elle en était dans son programme de la journée, de pointer quels chevaux avaient été soignés, quelles rations de nourriture avaient été distribuées, etc. La jeune femme avait toujours été très organisée dans ses tâches. Et ce pour la simple et bonne raison qu'elle était tête en l'air, et oubliait souvent de faire certaines choses. Ces notes écrites qu'elles prenaient lui permettaient de s'y retrouver, et surtout, de ne rien laisser de côté. Scott, son patron, l'avait souvent gentiment réprimandé à ce sujet. Jamais elle ne l'avait mal pris, au contraire, Noa sait qu'elle a peu de mémoire. Sa maladresse était déjà légendaire à Lakewood, malheureusement. Eden, la jument noire, l'observait tout en mâchant le foin fraichement déposé dans son box. Un rapide coup d'oeil à sa montre lui indiqua qu'il était temps de faire le check-up de la jument. En tant que responsable de l'écurie, et palefrenière-soigneuse, Noa avait pour tâche de veiller à la bonne santé des chevaux, et c'est ce qu'elle faisait. Elle était très minutieuse dans ses inspections des animaux, et ne laissait rien au hasard.
Noa se dirigea vers le box de la jument, et en ouvrit la porte. « Allez ma belle, c'est l'heure. » Pour la jeune femme, il n y avait rien d'anormal dans le fait de s'adresser directement aux animaux, elle le faisait même très souvent. Elle laissa sa main glisser de la tête de l'animal jusqu'à son encolure, tout en la flattant. Eden faisait partie de ses favorites. Une jument Frison magnifique et gracieuse. L'animal vint poser sa tête sur l'épaule de la jeune femme, comme pour lui montrer qu'elle lui accordait sa confiance. Alors Noa commença à ausculter la jument, de sa tête jusqu'aux sabots. Rien ne clochait et c'était tant mieux. Quelques petites caresses supplémentaires, et Noa sortit du box en fermant la porte derrière elle.
Une silhouette venait dans sa direction. Lorsqu'elle vit de qui il s'agissait, Noa commença à piquer un fard. Ses joues virèrent au rouge-rosé lorsqu'elle réalisa qu'elle ne devait pas avoir l'air très attrayante dans sa tenue de travail salie, et avec probablement des brins de paille coincés dans les cheveux. Plus Derek avançait, plus elle se sentait gênée. En effet, le jeune homme ne la laissait pas indifférente, mais elle aurait préféré qu'il ne la voit pas dans cet état. Et puis, que faisait-il là ? Nerveuse, Noa fit mine de relire ses notes.

  Noa & Derek

  Maybe we're perfect strangers.

 

  Il était neuf heure lorsque Derek se réveilla. Il avait très bien dormi, ce qui était rare, surtout ces temps-ci. Il pensait souvent à sa femme qui était décédée il y a plus d'un an. Derek aurait voulu qu'elle guérisse et qu'elle soit encore vivante, mais la vie en avait décidé autrement. Il avait donc décidé de faire ses valises et de venir s'installer à Lakewood. Il vivait dans cette nouvelle ville depuis quatre mois et il aimait bien cet endroit. Pour lui, c'était l'occasion parfaite de recommencer et d'être à nouveau heureux. Il y avait sa voisine, Noa qui était non seulement très gentille, mais aussi magnifique. Il pensait souvent à elle, mais, en pensant à elle, il avait peur d'oublier sa femme décédée. Il aimait encore sa femme, puisque c'était son grand amour. Derek savait que sa femme voudrait qu'il passe à autre chose, mais c'était très difficile pour lui. Il se leva de son lit et alla prendre une bonne douche chaude. Une fois prise, il sortit et se sécha, enfilant un jean et une chemise noire. Il mis des bottes de cow-boy et mis un chapeau de cow-boy. Même s'il était un cow-boy à la retraite, Derek avait envie d'aller faire de l'équitation, afin de se changer les idées. Cela allait probablement lui faire le plus grand bien. Il mangea rapidement et but quelques gorgées de café. Une fois prêt, il sortit de sa maison et embarqua ensuite dans sa voiture. Sa voisine était déjà partie. Il savait qu'elle travaillait au ranch de Lakewood et c'était là-bas qu'il se rendait pour faire de l'équitation. Après plusieurs minutes de route, il arriva au ranch. Il se stationna et salua quelques personnes qui croisaient. Il connaissait quelques personnes à Lakewood. Il s'était fait des amis grâce à son boulot en tant que barman. Derek alla dans l'écurie et vit Noa. Derek était bien heureux de la voir. Il se sentait intimidé en sa présence, mais il ne voulait pas le démontrer. Du moins, pas encore. Derek n'était pas encore prêt. Malgré tout, il avança vers elle et sourit doucement. « Salut, Noa. Comment vas-tu? »

AVENGEDINCHAINS
 

Quel beau sourire, ne put s'empêcher de penser Noa. Beau mais empli de tristesse. La jeune femme avait toujours su comprendre et lire les gens qu'elle côtoyait, qu'ils soient heureux ou tristes. Noa savait que Derek avait perdu sa femme, ce qui rendait la situation encore plus délicate à ses yeux. Etait-il intéressé par la cadette Bethell, ou se montrait-il simplement gentil avec elle ? Elle avait peur d'aller trop loin, de faire un faux pas, de prononcer une parole qu'il prendrait mal. Il lui plaisait, c'était indéniable, mais Noa ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle devait avoir l'air bien sotte de croire qu'il pourrait se passer quelque chose entre eux dans le futur.
Lorsque Derek arriva à son niveau, Eden sortit la tête de son box tout en mâchouillant son foin ... Comme si la jument voulait observer la scène et être témoin de la gêne dans laquelle Noa était actuellement plongée. « Hey, salut ! » répondit-elle. Jusqu'ici, ça allait. Elle avait réussi à prononcer deux mots sans balbutier. « Qu'est ce qui t'amène au ranch ? Avec le froid et la neige, c'est plus un temps à rester au chaud sous un plaid chez soi ! » Eden donna un coup de sabot dans la porte du box, comme pour lui dire de se taire et d'arrêter de raconter des bêtises. Noa avait toujours pensé que les chevaux avaient une sorte de deuxième sens, qu'ils comprenaient les humains. « On se calme, ma grande ! » dit-elle, en lui caressant la tête. Si la jument avait pu, elle lui aurait sans doute ri au nez en voyant le rouge monter aux joues de la jeune femme. C'était embarrassant d'ailleurs puisque Noa sentait son visage chauffer et ne pouvait s'empêcher de penser que c'était catastrophique. Entre la couleur écarlate de sa peau non maquillée, sa tenue de travail et les quelques brins de paille coincés dans ses cheveux, elle n'était certainement pas à son avantage. « Je vais aller me prendre une tasse de café pour me réchauffer un peu. Est ce que tu en veux ? » Elle se dirigea vers la botte de foin sur laquelle elle était précédemment installée et se saisit de son Thermos.