(nora joan pettis)
34 ans ○ chorégraphe, ex-étoile ○ fire
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lieu de naissance toronto nationalité|origines canadienne pure souche situation financière bien plus qu'aisée, entre ses salaires mirobolants et ceux de son mari, on ne peut pas dire que les choses aillent mal pour elle. statut civil mariée, pas heureuse pour autant. orientation sexuelle hétérosexuelle. a lakewood depuis quelques jours à peine. traits de caractère des airs cyniques et une incapacité à se dévoiler qui la cachent au monde entier, elle n'est pourtant qu'une femme, avec ses forces - nombreuses - et ses faiblesses - bien plus encore. Un tourbillon d'anxiété mêlé à une combativité à toute épreuve, elle encaisse cependant encore très mal sa retraite qu'elle estime prématurée. Elle tente cependant de garder la tête haute, toujours, même lorsque le poids du monde semble s'abattre sur ses épaules. Car c'est son rôle. Le rôle de la danseuse. Et le rôle de l'épouse. Se taire et encaisser. Feindre, sachant sa crédibilité en chute libre, qu'elle n'a jamais eu peur.
❅ give me your hand and i'll hold it. I. Ancienne étoile du National Ballet of Canada, Nora est officiellement retraitée depuis deux ans, maintenant. Dix ans de carrière à incarner les plus grandes icônes du ballet classique lui ont forgé un mental à toute épreuve... du moins, c'est ce qu'elle pensait. C'est une défaillance physique trop fréquente qui a mis fin à sa carrière. Son chorégraphe lui aura préféré une demoiselle plus jeune, moins sujette aux entorses et aux déchirures, que Nora finissait par cacher en se goinfrant d'antidouleurs. Elle vit encore très mal son évincement et son retrait précipité des projecteurs, sous lesquels elle se sentait vivante.
II. C'est très cliché et elle ne se cache pas de le dire, mais le ballet qu'elle a préféré interpréter est le Lac des Cygnes. Son interprétation d'Odile, le cygne noir, lui aura valu un Grishko Award, récompensant la meilleure danseuse classique de l'année 2013.
III. Nora ne parle plus à sa famille qui n'a jamais approuvé sa relation avec Ryan, son mari. Le jour où il lui a été demandé de choisir, elle a tourné le dos à ses parents, estimant qu'ils n'avaient pas besoin d'elle s'ils pouvaient se permettre de lui poser un dilemme aussi lourd en conséquences.
IV. Elle a accepté un poste de chorégraphe à Vancouver. Pas la peine de lui dire que c'est loin, elle le sait. Elle sait qu'elle tuera les heures de route, jour après jour, restant parfois une nuit ou deux sur place pour ne pas mourir de fatigue. Mais c'est le seul moyen pour Nora de garder un pied dans le ballet professionnel. Et si c'est elle qui a insisté pour migrer à Lakewood, c'est son déménagement qui lui a offert cette opportunité : en apprenant qu'elle partait pour la Colombie Britannique, le poste lui a été proposé, aussi simple que ça.
V. Elle milite activement contre l'exploitation d'animaux pour leur fourrure. Elle est marraine d'une association et a tourné plus d'un spot publicitaire de sensibilisation. Elle a perdu plus d'une admiratrice suite à cela - les vieilles bourgeoises finançant en partie son ancienne compagnie - mais en a gagné plus en contrepartie, amenant même des contributeurs plus jeunes.
VI. Nora parle très bien français. Sa mère étant francophone, elle a toujours parlé français avec elle. Maintenant, elle pratique moins mais est toujours capable de comprendre et se faire comprendre sans trop de difficultés.
VII. Fille unique, elle a cependant toujours rêvé d'un petit frère.
VIII. Elle n'a jamais été douée en classe, multipliant les résultats catastrophiques. Ni littéraire, ni scientifique, elle a préféré arrêter ses études une fois son obligation scolaire levée pour se consacrer à sa passion.
IX. Si elle a énormément d'argent, son mari comme elle gagnant plutôt bien leur vie - surtout lui -, elle se permet pourtant d'offrir une bonne partie de ses revenus personnels à des causes qui lui tiennent à coeur.
X. Elle souffre encore de multiples lésions musculaires jamais soignées au niveau des jambes. Souvenir d'un régime de vie strict et impardonnable, qui lui manque autant qu'il lui a fait du mal.
line up the stars.01. Qu'est-ce qui a fait que vous avez tout quitté ? J'ai entendu parler de Lakewood par pur hasard. Pour être sincère, l'idée m'est venue de partir au milieu de nulle part le jour où j'ai compris que le seul moyen pour que Ryan arrête tout ce qu'il fait était de l'y forcer... L'emmener dans un village aussi pittoresque et éloigné que Lakewood semblait pour moi un début de victoire. Visiblement, je m'étais trompée, cela dit.
02. Qu'attendez-vous de Lakewood ? Mes attentes se résument en une phrase : retrouver mon mari et l'empêcher de se tuer un jour ou l'autre.
❅ watch it begin again. Il y eut des cris. De la douleur. Incommensurable. Puis il y eut moi. Après dix années d’essais acharnés.
L’enfant de toutes les déceptions. Comme si le simple fait d’exister alors que le monde avait décidé que je n’étais pas faite pour lui suffisait à faire de moi la malédiction de mes parents. Le coup du karma. Le bébé désiré et idéalisé à tel point qu’il ne pouvait être qu’une malédiction. J’ai parlé trop tard. J’ai marché trop tard. Il fut même un temps où l’on me croyait sourde. Dès le plus jeune âge, j’ai enchaîné les désillusions parentales. Ma mère ne pourrait jamais se vanter auprès de toutes ces mères désespérées. Mon père verrait le fils de son frère, trois mois plus jeune que moi, se développer plus rapidement pourtant. Faire ses premiers pas avant moi. Prononcer ses premiers mots alors que je n’en étais encore qu’à un fouillis incompréhensible de syllabes enchaînées inlassablement, sans aucun sens. J’ai brisé tous leurs rêves de parents idéaux, eux qui ne juraient que par la perfection.
Et en grandissant, ce fut pire encore : à peine douée à l’école, désintéressée de tout, je n’ai jamais aspiré à devenir médecin, avocate ou femme d’affaires, comme l’aurait voulu la tradition familiale. Que du contraire, je leur ai infligé le coup de grâce le jour où j’ai décidé d’abandonner toute scolarisation. J’étais mauvaise en classe. Tellement mauvaise que si je m’efforçais de garder la tête hors de l’eau, on continuait de me pousser à la noyade. J’ai pris cette décision seule, supposant à tort que si je quittais tout pour m’occuper de la seule chose pour laquelle mes géniteurs ne me haïssaient pas – ma passion pour le ballet classique -, que du contraire, la pilule passerait mieux.
J’ai eu tort. Et je me suis plantée.
Ma première audition pour le National Ballet of Canada fut un fiasco à la limite du désastre. Je n’avais que 18 ans et cet échec suffit à me persuader que je n’y arriverais jamais.
À vingt-deux ans, pourtant, j’étais nommée étoile pour
Giselle. Mon premier classique. Étrangement, le début des réussites de ma vie coïncide avec le moment où j’ai décidé de ne plus adresser la parole à mes parents, lorsque j’ai leur dernier petit désastre : Ryan. Le pur hasard voulait que je m’entraînais en face d’où il s’entraînait. Au début, il ne s’agissait que d’un regard désintéressé, chacun sur son trottoir. À peine une ou deux semaines plus tard, je me surprenais à sourire bêtement des nouvelles ecchymoses qui apparaissaient jour après jour sur son visage. À la fin, je chronométrais mes passages au vestiaire pour être certaine de le croiser. Tout ça sans jamais lui avoir adressé la parole. Chacun sur son trottoir, je vous l’ai dit.
« Ton futur débile », qu’ils l’appelaient. Inconcevable de la part de Mr et Mme Perfection d’accepter comme beau-fils un homme dont se battre était non pas un passe-temps mais bel et bien un projet de vie. Ils me rappelaient à longueur de journée que je passerais ma vie à soigner ses blessures, qu’il serait mon pire frein dans la vie et que je finirais immanquablement malheureuse. Ils ont tenu bon un an avant de me poser ce dilemme : eux ou lui. Le choix ne me hanta pas plus que la seconde qu’il me prit pour dire « au revoir », réajuster la lanière de mon sac sur mon épaule et passer la porte de mon enfer personnel.
Mine de rien, les géniteurs avaient raison sur un point : à l’heure qu’il est, je suis malheureuse. J’ai accompagné Ryan sur le bord du ring plus d’une fois, feignant l’engouement alors que je ne faisais que prier pour qu’il ne lui arrive rien de plus grave qu’une plaie de plus. Les soirs où nous étions chacun à un bout du monde étaient un supplice. J’occultais vaguement mes inquiétudes lorsque je dansais, mais à peine rentrée à l’hôtel, c’étaient les informations du monde entier que j’écumais, télévision allumée. Mais je supportais sans broncher. À l’époque.
Depuis deux ans, c’est pire. Évincée du ballet, on m’a tout de même embauchée comme professeur de danse afin de garder un pied dans ma passion. Je suis tombée enceinte et j’ai cru que ce serait un déclencheur aux yeux de Ryan. Ça n’a pas été le cas. Au contraire : le jour de l’accouchement, il était supposé être sur un ring à l’autre bout du monde.
J’ai accouché à huit mois et demi et c’est déjà un miracle. Stressée durant toute ma grossesse, cette dernière a été ponctuée de contractions dès dix semaines. Grossesse à risques, arrêt total de toute activité, alitée. Je suppose que c’est à cause de cette tension perpétuelle que ça a dégénéré. J’ai fait un malaise qui a privé ma fille d’oxygène assez longtemps pour qu’elle n’en sorte pas vivante.
On s’y fait. C’est la vie. Et non, je ne continuerai pas de pleurer ce gosse pour le restant de mes jours. J’ai envie d’avancer. À trente-quatre ans, je voudrais oublier tout ça et vivre comme un être humain normal.
Ça n’arrivera jamais si on ne change pas de mode de vie. Et c’est pour ça que j’ai insisté pour venir ici, à Lakewood.
Si seulement c’était si simple…
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âge|lieu de résidence 21 ans, Belgique.
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commentaires|autres coucou
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(< sans les tresses, hein ! 
)
merci monsieur ! 
*sort*)
