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| Sujet: try a little tenderness (lola) Jeu 29 Déc - 14:34 | |
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Fin de journée. Appuyé contre un mur adjacent de la boutique, Otis s'octroie quelques instants de pause. Il est bientôt seize heures. Plus que deux, avant que ne ferme enfin boutique. De quoi réjouir un peu le jeune homme, éreinté par ses allers et venues, les bras chargés de cartons fleuris. Lui qui pensait que la vie de commerçant n'était qu'ennui, avait vu ses préjugés balayés dès sa première semaine aux côtés de Kaushal. Perdu dans ses pensées, Otis n'entend pas les talons de sa soeur claquer sur la bitume. Il ne la voit encore moins venir lui arracher, tel un rapace, sa cigarette des lèvres. « On avait dit que c'était fini, ces conneries. » Elle écrase le cylindre enfumé du bout de son escarpin avant de fustiger son petit frère du regard. « Bon, on discutera de cela plus tard, je n'ai pas le temps là. » dit-elle, d'un ton maternel qu'Otis ne connaissait que trop bien. « J'ai rendez-vous avec un fournisseur dans ... – je suis en retard, en fait, donc je vais devoir m'absenter. J'aurais besoin que toi et Lola rangiez la remise, on a reçu nos dernières livraisons de la semaine. Ça marche ? » Comme un gosse, Otis soupire, lève les yeux au ciel. Lui qui pensait en avoir fini pour aujourd'hui. C'est raté. « Je prendrais ça pour un oui, merci frangin. À ce soir, du coup ! » Voilà Kaushal qui disparaît au volant de cette voiture plus vielle que leurs deux âges réunis, trouvée pour presque rien sur une petite annonce. Exploit du moment, selon l'aînée Malone. Otis ne peut s'empêcher de sourire, en voyant sa frangine démarrer au quart de tour, espérant ainsi rattraper son retard; comme toujours. Il traîne des pieds et pousse la porte du magasin, pour retrouver Lola derrière le comptoir. Elle humait jusqu'alors l'air émanant de la radio tout en triant il ne sait quel genre de fleur mais s'arrête lorsque son regard se pose sur la silhouette de son collègue. « T'es pas là pour chanter, tu sais. Et faut qu'on range la remise. » qu'il lâche, sans grand enthousiasme, tout en avançant vers la dite remise. Difficile de trouver plus aimable qu'Otis, qui pourtant, tente d'oublier son coeur au rythme soudainement irrégulier. Celui-ci n'en fait encore que des siennes, alors, quoi de mieux que de feindre l'indifférence et le rejet. |
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